Passer au contenu
CFT_BannièresSite_Timmermans
Développement durable

Article de Frans Timmermans, Vice-Président exécutif à la Commission européenne

Une relance verte et un avenir plus sain pour tous

Frans Timmermans a commencé sa carrière au Ministère néerlandais des affaires étrangères en 1987. En 1998, il est élu membre de la Chambre des représentants pour le parti travailliste néerlandais (PvdA), où il s’occupe principalement des affaires étrangères.

De février 2007 à février 2010, M. Timmermans a été ministre des affaires européennes au sein du gouvernement néerlandais. En 2010, M. Timmermans est revenu au Parlement en tant que porte-parole du Parti travailliste pour la politique étrangère. Le 5 novembre 2012, M. Timmermans est devenu ministre des Affaires étrangères du gouvernement néerlandais. Deux ans plus tard, le 1er novembre 2014, il est devenu premier vice-président de la Commission européenne, chargé de l’amélioration de la réglementation, des relations interinstitutionnelles, du développement durable, de l’État de droit et de la Charte des droits fondamentaux. Depuis le 1er décembre 2019, il est le Vice-Président exécutif de la Commission européenne, responsable du Green Deal.

Des crises liées au climat et à la biodiversité

Certains peuvent vouloir fuir la science, mais personne ne peut nier la réalité. Si la pandémie continue de dominer nos vies quotidiennes, les crises liées au climat et à la biodiversité restent un danger concret et omniprésent. Les sécheresses, les incendies de forêt, les inondations, les tempêtes, les virus sont autant de signes avant-coureurs du pire.

Si l’on se fie aux données scientifiques plus plus fiables, et simplement en ouvrant les yeux et les oreilles, il est clair que nous nous dirigeons vers un dangereux point de basculement. Même les négationnistes purs et durs du climat et les fans de combustibles fossiles admettront désormais que les ressources s’épuisent. Lentement mais sûrement, toutes les nations se rendent compte que le coût de l’inaction sera considérable et que les conséquences seront désastreuses.

Au cours de l’année écoulée, la pandémie a obligé notre monde à s’arrêter net. Elle nous a donné l’occasion de prendre du recul et de réfléchir : dans quel monde voulons-nous que nos enfants et petits-enfants grandissent ?

Il y a un choix simple, mais fondamental, à faire pour chaque gouvernement et chaque entreprise. Poursuivons-nous sur la voie que nous connaissons en faisant croître les dividendes des actionnaires grâce à une économie de type « slash and burn » tout en empoisonnant notre air, nos mers et nos poumons ? Ou sommes-nous prêts à nous engager sur la voie d’une croissance durable dans une économie propre, circulaire et inclusive, où la santé est une plus grande richesse que le décompte des indicateurs du PIB ?

Nous pouvons verdir les centres-villes et nous déplacer avec des transports durables et électriques. Comme des centaines de maires le savent déjà, c’est ainsi que nous pouvons purifier l’air et rafraîchir nos rues et nos parcs, évitant ainsi des centaines de milliers de décès prématurés par an dus à la pollution atmosphérique. Nous pouvons rendre l’agriculture moins dépendante des pesticides toxiques, sauver les insectes qui pollinisent nos cultures et contribuer à mettre des aliments plus sains sur la table. Et nous pouvons rénover nos maisons, les rendre plus efficaces sur le plan énergétique et plus confortables, ainsi que soutenir les emplois locaux. Nous avons les compétences et la technologie pour le faire. Tout ce qu’il faut, c’est de la clairvoyance et le courage de dire enfin adieu à une société vieille de 150 ans, fondée sur le carbone, qui prend, fabrique et jette.

La Commission européenne, en réponse à la demande des chefs de gouvernement européens de tracer la voie à suivre à long terme pour l’UE, s’efforce de faire de l’Europe le premier continent neutre sur le plan climatique en 2050. Dans cette optique, nous mettons tout le monde au défi de nous devancer : dans une course mondiale vers zéro, nous sommes tous gagnants.

Le “Green Deal” européen

Le « Green Deal » européen est notre modèle de croissance, notre plan d’investissement dans les technologies innovantes, les nouveaux marchés et les emplois durables. L’UE réduira d’au moins 55 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Notre loi sur le climat inscrit dans la loi les objectifs pour 2030 et 2050. De cette façon, nous assurons autant de prévisibilité et de stabilité à long terme que possible.

Au cours des prochains mois, la Commission européenne préparera la législation nécessaire pour soutenir nos objectifs climatiques et assurer la cohérence réglementaire. C’est exactement ce que beaucoup d’entreprises ont demandé, et à juste titre. Car vous savez que le changement est en marche. De nombreuses entreprises, notamment les plus grandes, l’ont même reconnu bien plus tôt que nous, les responsables politiques. Les investisseurs changent de plus en plus leurs portefeuilles.

Ne vous y trompez pas : ce que nous ferons sur le système européen d’échange de quotas d’émission, sur les énergies renouvelables, dans l’automobile, toutes ces mesures impliqueront
des changements structurels dans de nombreux secteurs. Nous sommes au début d’un processus de transformation incroyablement compliqué. Il nécessitera d’énormes efforts, mais il est possible d’y parvenir.

Dans le monde entier, nous sommes sur le point de dépenser d’énormes sommes d’argent afin de reconstruire en mieux. Nous avons une chance de bien faire les choses, de les dépenser pour ce que nous voulons être demain. Ne la gâchons pas en nous enfermant dans des technologies bientôt obsolètes et des modèles commerciaux dépassés en matière de carbone. Nous manquerions à notre devoir si nous investissions dans des secteurs à l’avenir limité, pour ensuite créer des actifs échoués et des problèmes économiques. Concentrons plutôt notre relance sur notre avenir commun.

En fin de compte, il ne s’agit pas de sauver la planète. Elle se débrouillera très bien sans nous. Il s’agit d’une vie plus saine et meilleure pour chacun d’entre nous. Le changement climatique ne s’arrêtera pas parce que nous fermons les yeux. Ne pas agir n’est pas une option.