L’air vicié, un danger réel et sous-estimé pour les automobilistes

L’impact sanitaire de la mauvaise qualité l’air fait depuis longtemps l’objet de nombreuses études qui la désignent clairement comme un enjeu de santé publique majeur. L’OMS estime ainsi à 8,1 millions le nombre de décès prématurés causés chaque année dans le monde par la pollution de l’air intérieure et extérieure. Malheureusement, les polluants atmosphériques sont pour la plupart indécelables et leurs effets pernicieux ne se manifestent souvent qu’à moyen ou long terme, sous la forme de maladies dégénératives, cardiovasculaires, ou de cancers. En revanche, dans les véhicules, ces conséquences peuvent être très immédiates, très manifestes et très préjudiciables : maux de tête, somnolence, toux, irritabilité, baisse de l’attention… Un conducteur respirant un air vicié peut perdre jusqu’à 0,5 seconde de réactivité, soit le temps qui sépare parfois le réflexe salvateur de l’accident.

Malgré ces dangers réels, mais sous-estimés, l’industrie automobile ne s’est jusqu’ici guère emparée du sujet. Pour preuve, les filtres, indispensables pour ne pas importer dans l’habitacle la pollution extérieure, ne font l’objet d’aucune norme spécifique. Ils ne sont pas toujours non plus convenablement installés, ni vérifiés et changés quand il se doit. Les automobilistes sont peu informés et les bonnes pratiques (aérer régulièrement, mettre la climatisation) laissées à leur appréciation. Ils devraient pourtant être alertés sur les avantages et les limites de certaines solutions, comme le mode recyclage de l’air, intéressant lorsque l’air extérieur est très pollué (bouchons, tunnels…) mais néfaste lorsqu’il est utilisé en permanence car il accroît la concentration en CO2.

Néanmoins, pour maintenir une bonne qualité de l’air à l’intérieur d’un véhicule, la première des choses est de pouvoir la connaître. Il existe à cet effet de nombreux dispositifs sur le marché qui, pour la plupart, mesurent la teneur en CO2, un bon indicateur du confinement, ainsi que la concentration en petites particules (de l’ordre du µm). Ces appareils, qui doivent être placés dans l’habitacle, dans une position dégagée, à l’écart des sources de chaleur et de ventilation, ont cependant leurs limites. En effet, il est très complexe de traduire les grandeurs physiques que mesurent les capteurs en indicateurs synthétiques, fiables et pertinents du point de vue sanitaire, et les règles de calcul utilisées sont généralement très rudimentaires.

L’IA, une réponse à la difficulté d’établir un indicateur de qualité de l’air fiable et pertinent

C’est ici que l’intelligence artificielle (lA) entre en scène. En effet, l’apprentissage machine permet de transcender les innombrables facteurs impliqués pour fournir un indice de qualité de l’air représentatif. Le modèle d’IA peut aussi prendre en compte certains paramètres explicites, comme le type et l’âge du véhicule et le nombre de passagers, et intégrer au fil de l’eau des données dynamiques complémentaires (géolocalisation, durée du trajet en cours…), potentiellement issues de l’open data (météo, trafic, pollens…). C’est cette approche que Capgemini met en œuvre dans AirCab, un module connecté nomade qui mesure la qualité de l’air et renseigne l’utilisateur sur son smartphone.

En ajoutant une couche d’apprentissage, l’IA permet de fiabiliser les mesures des capteurs, ce qui se traduit par trois avantages très concrets :

  • Abaisser le coût des modules de mesure à précision égale, et donc rendre cette technologie accessible à un plus grand nombre d’automobilistes au bénéfice de leur santé 
  • Pouvoir comparer en temps réel la pollution intérieure avec des seuils de référence tels que ceux établis par l’OMS, ceci pour alerter les occupants du véhicule et leur suggérer des actions à réaliser immédiatement (aérer, lancer la climatisation, activer leur purificateur d’air) ou prochainement (changer le filtre via des recommandations d’encrassement)
  • Pouvoir constater aussitôt l’impact de ses actions, et donc contribuer à ancrer les bonnes pratiques.

Une approche accessible et ouverte sur l’avenir

Flexible et ouverte, cette approche associant IA et objets connectés offre également de très nombreuses perspectives d’évolution, qu’il s’agisse d’étendre l’objet des mesures (par exemple, détecter l’hydrogène pour prévenir les fuites dans les véhicules propulsés ainsi), d’exploiter l’effet communautaire (pour intégrer la pollution aux suggestions d’itinéraires), ou encore de se connecter au véhicule lui-même.

La sécurité et l’expérience à bord sont deux préoccupations essentielles du secteur automobile. À leur intersection, la qualité de l’air dans les véhicules ne doit plus être négligée, et l’IA donne à tous les acteurs un moyen pratique et accessible de s’en emparer efficacement.

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