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Les mots du jour d’après : Engagement

Sébastien Joubert
5 juin 2020
capgemini-invent

Les défis auxquels notre société est confrontée sont de plus en plus clairs pour chacun d’entre nous.

Réchauffement climatique, accroissement des inégalités, crise sanitaire et sociale sont autant d’événements qui renforcent le sentiment d’un nécessaire retour à plus de nature.

Ce contexte offre une opportunité inédite aux entreprises et à leurs collaborateurs de renouer avec le vivant et de se réinventer pour améliorer le monde dans lequel nous vivons. D’après une étude récente de TLC Marketing Worldwide 71% des français envisagent de consommer de façon plus responsable après la période de confinement que nous avons connue en ces temps sinistrés par la pandémie.

Pour rendre cette transformation possible collectivement, nous croyons à l’engagement responsable qui mise sur une volonté de garantir l’impact positif que notre activité économique aura sur le vivant.[1].

Transformation et résilience seront les gages d’une reprise réussie

En tant que cabinet spécialisé en transformation digitale, nous sommes témoins de l’impact profond des nouvelles technologies et des nouveaux usages numériques sur les organisations. Incitées à opérer des évolutions organisationnelles inédites, les entreprises ont connu ces dernières années une formidable accélération de l’innovation, redoublant d’efforts pour reconquérir leurs collaborateurs, transformer leurs opérations et développer une forte intimité client.

La crise sanitaire globale que nous traversons pourrait être le catalyseur d’une nouvelle transformation profonde des entreprises. La résilience organisationnelle[2] et une capacité à se réinventer seront encore une fois essentielles pour répondre durablement à cette nouvelle secousse. La capacité d’une organisation à anticiper, répondre et s’adapter aux changements soudains est cruciale pour survivre, mais au-delà de cette capacité d’assurer une continuité d’activité à court terme, c’est bien la capacité de façonner durablement une organisation cohérente avec son environnement qui lui permettra d’exister dans le jour d’après.

Pour les entreprises qui souhaiteraient se convertir en “entreprise à mission” et découvrir leur raison d’être, les approches suivantes sont un bon point de départ :

  1. Être proche de ses usagers et bien comprendre leurs besoins à une époque où les attentes du client, du collaborateur et du citoyen tendent à se rejoindre ;
  2. Assurer un alignement entre son portefeuille d’offres actuel et sa raison d’être ;
  3. Créer de nouveaux modèles d’affaires à forte valeur ajoutée incarnant la raison d’être en répondant à l’exhaustivité des attentes des usagers.

L’heure est aux entreprises qui se renouvellent en prenant en compte la planète

En plus de proposer des offres économiquement viables, désirables et perçues comme authentiques par leurs usagers, les entreprises doivent intégrer dans leur plan stratégique les enjeux sociétaux, humains et planétaires autour de trois axes : durabilité, profitabilité et mesure de la performance. Cette “raison d’être” enrichie devra être traduite et perceptible par son écosystème interne et externe afin de créer une relation durable et à forte valeur.

Pour être plus durables, les entreprises doivent intégrer de nouveaux principes et méthodes. Par exemple, le “Planet Centric Design” est une nouvelle manière de concevoir des produits et services, centrée non plus uniquement sur les utilisateurs mais aussi sur les impacts environnementaux et sociétaux. Autre exemple, sur le volet digital, le “Green IT” permet de concevoir des solutions numériques en optimisant leur consommation énergétique.

Parallèlement, les concepts de croissance et de profitabilité sont amenés à être redéfinis. D’abord parce que la sobriété numérique s’impose en tant de crise, proposer ce qui est (vraiment) utile et adapté aux comportements est clé pour resserrer les liens avec les utilisateurs. La mise en place d’un observatoire des comportements permettra d’identifier, de suivre et d’intégrer dans la durée les changements de pratiques des utilisateurs. Il est aussi nécessaire d’adopter une approche systémique des composants constituant l’ensemble des services d’une entreprise dans une logique multi-usage. Des outils comme le “Design System” permettent de mutualiser les “coûts” des services digitaux d’une marque, en réduisant la somme de leurs impacts sur la planète.

La définition de nouveaux indicateurs est clé pour évaluer l’avancement et l’impact de ces transformations. Il apparaît pertinent d’adopter une mesure des impacts négatifs des produits et services et de l’évolution des mentalités de l’écosystème, l’objectif étant de “basculer sur une mesure des impacts positifs d’une économie régénérative”[3].

Réveiller l’engagement des collaborateurs

Créer, dans l’entreprise, des conditions de prise de conscience permet aux employés d’être eux-mêmes acteurs du changement, d’activer les leviers actionnables, et d’ouvrir les voies individuelles et collectives de transformation amenant à un passage à l’action :

  • L’initiative de la Fresque du Climat est un bon exemple de sensibilisation des collaborateurs grâce à un discours accessible et incarné. Ludique, collaboratif et créatif, il permet aux employés de prendre conscience des enjeux liés au climat.
  • L’organisation de conférences en interne avec des personnalités reconnues dans le domaine, créant un temps d’inspiration auprès des employés en les exposant aux parcours et convictions de personnes investies dans la construction d’un monde plus souhaitable.
  • Des sessions de sensibilisation à l’initiative d’employés qui se sont formés personnellement à ces sujets permettent d’insuffler une dynamique de montée en compétences sur les enjeux sociétaux et participent à l’émergence d’employés citoyens engagés aussi bien au sein de leur entreprise que dans la sphère privée.

Donner la possibilité à des employés d’exprimer leurs valeurs et celles de l’entreprise est un excellent moyen d’encourager les collaborateurs à entreprendre dans une économie plus inclusive et durable. L’entreprise peut renforcer ces initiatives en mettant des moyens à disposition, par exemple, des outils de mesure d’impact carbone ou des programme d’intrapreneuriat sur des projets porteurs de sens, à l’image de Danone, Engie et ou encore Bnp Paribas, à l’origine du programme “intrapreneur for good”[4]. Ces initiatives permettent non seulement de réduire l’écart qui peut exister entre les attentes de millenials qui bousculent le statu quo et celles des entreprises, mais aussi de créer un collectif, une émulation autour de ces sujets de société, en mettant en place les moyens d’aligner les collaborateurs à la nouvelle raison d’être de l’entreprise, leur donner envie de rester, de s’engager[5].

Résilience organisationnelle, mise en œuvre de méthodes durables et embarquement des collaborateurs sont les trois leviers activables pour un engagement responsable.

C’est en tout cas le leitmotiv de notre tribu EngageForSociety, engagée pour accompagner la transformation de la societé (des individus aux entreprises) suivant une approche désormais éprouvée : le planet-centric design !
Merci à Hamza TahiriValentine Drevet, Corinne LeulierHilda Gameiro

[1] « Renaissance Écologique : 24 chantiers pour le monde de demain », J. Dossier, 15 mai 2019

[2] « Covid-19 et résilience organisationnelle : comment surmonter la crise ? », Les Echos, 29 avril 2020

[3] « Economie intégrale », C. Arnsperger & D. Bourg, Editions PUF, octobre 2017

[4] « Les intrapreneurs, ces salariés qui changent le monde de l’intérieur », LeFigaro.fr, 13 janvier 2020 »

[5] « Transformations : ouvrir les voies individuelles et collectives », Site officiel de Tchancà, H. Beaugrand, Septembre 2018