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Les marchés émergents tirent la forte croissance des volumes de transactions non-cash. Les banques se heurtent toutefois à de nombreux obstacles dans la création d’un nouvel écosystème des paiements.

Paris, le 16 octobre 2018 – Selon l’édition 2018 du World Payments Report de Capgemini et BNP Paribas, la croissance des paiements digitaux, portée par les marchés en développement, est très forte. Cependant, l’évolution de l’innovation dans le domaine des paiements est incertaine. En effet, tandis que les BigTech[1] sont de plus en plus présentes sur le marché, les acteurs traditionnels font face à une complexité à la fois technique et réglementaire dans leur effort pour développer de nouveaux écosystèmes de paiements avec les FinTech. Le rapport montre notamment que les seules initiatives des banques ne suffiront pas à faire émerger le nouveau paysage des paiements. Afin d’assurer un développement fluide, équilibré et solide de l’écosystème, c’est l’ensemble des acteurs des services financiers, y compris les organismes publics, les autorités réglementaires et les tierces parties, qui doivent définir leurs nouveaux rôles et travailler de concert avec les gros utilisateurs des services de paiements.

Les marchés émergents portent la croissance des transactions non-cash

Selon le rapport, le taux de croissance annuel composé (TCAC) des transactions non-cash peut être estimé à 12,7% jusqu’en 2021, après une croissance de 10,1% en 2015-2016, représentant un volume total de 482,6 milliards de transactions non-cash.

Les marchés émergents contribuent largement à cette croissance : la Russie (TCAC de 36,5%), l’Inde (33,2%) et la Chine (25,8%) se sont démarqués sur la période 2015-2016. Les marchés matures poursuivent une croissance soutenue de plus de 7%.

Les marchés émergents devraient afficher un TCAC de 21,6%, tiré par les économies émergentes d’Asie (28,8% pendant les cinq prochaines années). Ces marchés devraient également représenter environ la moitié des transactions non-cash au niveau mondial d’ici 2021, dépassant ainsi pour la première fois les marchés matures qui en représentent actuellement 66,3%.

Les BigTech déploient leurs « e-wallets »

La transformation du marché des paiements s’accélère avec l’émergence de nouvelles technologies et la présence de plus en plus forte des BigTech et FinTech.

Les « e-wallets », ou porte-feuilles électroniques, ont particulièrement le vent en poupe, et représentent une formidable opportunité pour les nouveaux acteurs du marché des paiements. En 2016, ils représentaient 8,6% des transactions non-cash dans le monde (soit 41,8 milliards de transactions), les BigTech traitant 71% de ce marché.

L’innovation est freinée par la complexité

Bien que la disruption s’accélère et que les nouveaux acteurs prolifèrent sur le marché, le développement d’écosystèmes de paiements innovants doit faire face à de nombreux défis réglementaires et techniques, ainsi qu’à une attente appuyée sur leur niveau de sécurité. Seuls 38% des responsables bancaires interrogés dans le cadre de l’étude affirment qu’ils « comptent jouer un rôle central » au sein des nouveaux écosystèmes de paiements.

« La forte demande en matière de paiements digitaux, en particulier dans les marchés en développement, pourrait pousser certaines banques à revoir leur décision de ne pas chercher à se positionner comme un pivot au sein des nouveaux écosystèmes de paiements » déclare Anirban Bose, directeur général des Services financiers de Capgemini et membre du Comité de Direction générale du Groupe. « Compte tenu de leur part de marché importante dans le secteur des paiements et du déploiement des nouvelles technologies, les banques sont particulièrement bien placées pour façonner le marché. Elles peuvent également créer de nouvelles sources de revenus en développant leur collaboration autour de l’innovation avec les Fintech, et en mobilisant l’ensemble de la communauté des services financiers. »

Tout comme les banques, les trésoriers d’entreprises ont un rôle à tenir dans le développement de ce nouvel écosystème. En effet, ils peuvent travailler avec les banques pour définir les services à valeur ajoutée, à la fois sécurisés, efficaces, fiables et disponibles dans le monde entier, dont ils ont besoin.

« Les gros utilisateurs des services de paiements sont également des acteurs majeurs de l’évolution de l’innovation dans les paiements. Les fournisseurs de ces services, en ne les mettant pas à contribution pour le développement de nouvelles offres dans le domaine des transactions bancaires, comme l’agrégation, les prévisions et la gestion automatisée de trésorerie, rateraient une opportunité vitale pour eux », indique Bruno Mellado, à la tête des offres paiement et encaissement chez BNP Paribas. « Ces offres pourraient permettre aux trésoriers d’entreprise de faire évoluer leur rôle au sein de leur organisation, de tactique ou opérationnel à plus stratégique. »

Interrogés sur la complexité de l’innovation dans le secteur des paiements, un grand nombre de répondants de l’étude affirment que l’adoption d’une infrastructure de paiements en temps réel est freinée par le manque d’interopérabilité entre les différents systèmes[2] européens et mondiaux (pour 74,1% des dirigeants interrogés), et l’insuffisante standardisation des processus internes (pour 59,3%).

Parmi les facteurs qui limitent l’adoption de la blockchain : 85,9% des répondants citent le manque d’interopérabilité, 83,1% le manque de clarté réglementaire et 77,1% leur capacité de déploiement à grande échelle.

Le rapport révèle également que les KRIIs (principales initiatives réglementaires et sectorielles) menacent de créer des divergences d’interprétation lors de leur déploiement global en élargissant leur périmètre d’application de régional à mondial. En effet, certaines KRIIs, en se contredisant entre elles, génèrent des problématiques de mise en œuvre et de fonctionnement opérationnel, susceptibles d’entraver la transition vers les nouveaux écosystèmes de paiements. A titre d’illustration, les directives 5AMLD (Fifth Anti-Money Laundering Directive) et DSP2 présentent des zones de contradiction, tout comme le RGPD et la directive DSP2.

Vous pouvez télécharger l’intégralité du rapport sur : www.worldpaymentsreport.com

Méthodologie du World Payments Report 2018

Le World Payments Report 2018 s’appuie sur les résultats d’une enquête en ligne et d’une série d’entretiens menées auprès de responsables bancaires ou non-bancaires. Il inaugure également la publication du premier « Payments Open Banking Assessment », qui dresse l’état des lieux de l’open banking dans 16 pays du point de vue des services de paiements.

À propos de Capgemini

Capgemini est un leader mondial du conseil, des services informatiques et de la transformation numérique. A la pointe de l’innovation, le Groupe aide ses clients à saisir l’ensemble des opportunités que présentent le cloud, le digital et les plateformes. Fort de 50 ans d’expérience et d’une grande expertise des différents secteurs d’activité, il accompagne les entreprises et organisations dans la réalisation de leurs ambitions, de la définition de leur stratégie à la mise en œuvre de leurs opérations. Pour Capgemini, ce sont les hommes et les femmes qui donnent toute sa valeur à la technologie. Résolument multiculturel, le Groupe compte 200 000 collaborateurs présents dans plus de 40 pays. Il a réalisé un chiffre d’affaires de 12,8 milliards d’euros en 2017.

Plus d’informations sur www.capgemini.com. People matter, results count.

À propos de BNP Paribas et BNP Paribas Cash Management

BNP Paribas est une banque de premier plan en Europe avec un rayonnement international. Elle est présente dans 73 pays, avec plus de 196 000 collaborateurs, dont près de 149 000 en Europe. Le Groupe détient des positions clés dans ses trois grands domaines d’activité : Domestic Markets et International Financial Services, dont les réseaux de banques de détail et les services financiers sont regroupés dans Retail Banking & Services, et Corporate & Institutional Banking, centré sur les clientèles Entreprises et Institutionnels. Le Groupe accompagne l’ensemble de ses clients (particuliers, associations, entrepreneurs, PME, grandes entreprises et institutionnels) pour les aider à réaliser leurs projets en leur proposant des services de financement, d’investissement, d’épargne et de protection.

Pour plus d’informations sur BNP Paribas Cash Management, rendez-vous sur www.cashmanagement.bnpparibas.com

[1] Les BigTech sont les grandes multinationales spécialisées dans les technologies. Parmi elles : Google, Amazon, Facebook, Apple, Alibaba, Tencent, etc.

[2] Il existe actuellement à travers le monde de multiples systèmes de paiement en temps réel, répondant à différents critères en termes de rapidité, de volume, de valeur et de règlementation comme, par exemple : IMPS (Inde), FAST (Singapour), NPP (Australie), FPS (Royaume-Uni).